La Chaise 510 Mullca & Gaston Cavaillon

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Chaise 510 Mullca

Symbole de design classique et de fonctionnalité, la chaise 510 Mullca incarne l’élégance et l’ingéniosité. Découvrez le mariage harmonieux du style intemporel et du confort exceptionnel avec la chaise 510 Mullca.
Le créateur

Gaston Cavaillon

Dans la période de l’après-guerre 14-18, le développement de la fabrication industrielle du tube d’acier mince a permis d’abaisser considérablement le prix de revient de ce produit très intéressant par ses qualités de résistance mécanique et ses possibilités de mise en œuvre.

Le courant artistique du Bauhaus (1919 – 1933) prônait l’utilisation de méthodes industrielles pour la fabrication d’objets jusque-là réservée à la production artisanale. Les designers de cette école ont largement utilisé ce matériau pour leurs créations de mobilier.

Dès lors le tube d’acier a été largement utilisé par l’industrie du mobilier métallique sous l’influence de nombreux créateurs de modèles qui ont trouvé avec ce produit, comme leurs prédécesseurs du Bauhaus, une nouvelle source d’inspiration.

Entre les deux guerres, de 1920 à 1940, les besoins grandissants des collectivités et particulièrement des établissements d’enseignement pour un modèle de siège robuste et économique contribuèrent à l’élaboration d’une chaise empilable à armature en tube d’acier cylindrique avec assise et dossier en contreplaqué vissés sur le piètement. Ce modèle sera très largement diffusé par divers fabricants. Entre autres par la Compagnie Parisienne d’Ameublement, société spécialisée dans la fourniture de mobilier aux administrations publiques et privées, dont Gaston CAVAILLON était le directeur commercial.

Sièges Mies van der Rohe – Tables Marcel Breuer

A cette époque Gaston CAVAILLON abandonne la planche à dessin qui avait accompagné ses débuts dans la vie professionnelle comme dessinateur industriel. Son dynamisme et son goût des relations humaines aidant, il décide d’entreprendre une carrière technico-commerciale.


Après la Libération, en 1947, Gaston CAVAILLON crée avec 10 employés la SARL MULLCA au capital de 200.000 francs, et consacre d’abord son activité à la commercialisation et fabrication de mobilier scolaire répondant ainsi à la forte demande du marché du fait du « baby-boom ».

LES ORIGINES

Pourquoi MULLCA ?

Deux amis associés à l’origine, Robert MULLER et Gaston CAVAILLON d’où MULLCA.

Robert MULLER apporteur de capital se désintéresse rapidement de l’affaire et revend ses parts entre octobre 1948 et Mars 1949 à Gaston CAVAILLON qui reste seul aux commandes de l’entreprise.

Ci-contre lettre manuscrite de Robert MULLER en date du 23 septembre 1948 concernant la vente des actions de la SARL MULLCA à Gaston CAVAILLON.

Pendant les toutes premières années d’exploitation de 1947 à 1950 MULLCA fabrique une chaise semblable au modèle d’avant-guerre sous la référence 514.

Cependant, dès ce début d’activité de son entreprise, Gaston CAVAILLON dirige le Bureau d’Etudes MULLCA vers des améliorations à apporter au modèle :

  • Encastrement latéral de l’assise. Pour protéger les rives du contreplaqué abimées lors des chocs à l’utilisation ou à l’empilage.
  • Rivetage des assises et dossiers. Suppression des vis dont la tenue n’était pas éprouvée dans le temps.


La chaise est commercialisée désormais sous la référence 511. Référence qui subsistera avec les améliorations qui suivirent.

En 1950 un premier brevet est déposé le 28 août sous N° 1.024.060 sur une invention de Gaston CAVAILLON, relatif à l’amélioration de la fixation du dossier, celui-ci étant désormais encastré dans des fentes pratiquées sur les tubes et immobilisé par des bouchons en tôle qui obturent en même temps les extrémités supérieures des montants.

Ci-dessous la nouvelle 511, modèle 1950, résultant de ce brevet :

Cette chaise connaît un vif succès de 1950 à 1965 et au cours de cette période bénéficie de nombreuses améliorations successives que Gaston CAVAILLON demande à son Bureau d’Etudes de mettre en œuvre :

  • Traverse de renfort à l’avant du siège permettant l’encastrement de l’assise (2 fonctions en une : entretoise pour le piètement et protection du bord avant de l’assise en contreplaqué)
  • Renfort de soutien de l’assise à l’arrière (par déformation en V du pied arrière pour supporter l’assise)
  • Protection du dossier en partie haute par un profil métallique serti
  • Protection du bord arrière de l’assise (également par un profil métallique serti sur le contreplaqué et soudé sur le piètement, formant ainsi entretoise arrière) et Gousset de renfort métallique du pied arrière


La chaise ainsi perfectionnée, et rendue quasiment indestructible, n’était plus réellement susceptible d’évolution, tant sur le plan fonctionnel que sur celui de la solidité.

Gaston CAVAILLON à son bureau de l’usine Mullca de Noisy-le-sec, fin des années 50

Par ailleurs l’esthétique n’avait pas été particulièrement privilégiée et le modèle commençait à être « usé » du fait de sa large diffusion.

L’ancien ministre Eugène Claudius-Petit pouvait déclarer à la tribune de l’Assemblée Nationale le 24 octobre 1967, critiquant l’esthétique des écoles et la politique d’achat du Ministère de l’Education Nationale, que l’on achetait « la chaise la plus laide du monde sur laquelle s’assoiront tous les enfants de France depuis l’âge de 2 ans jusqu’à 18 ans« 

(Eugène Claudius-Petit est un homme politique français, né en   1907 et décédé en 1989. Il participa  à  de nombreux gouvernements de la IVe République et fut Ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme de septembre 1948 à janvier 1953. Il a été un acteur important du modernisme en architecture.)

De 1950 à 1955 l’activité de la société MULLCA, devenue une Société Anonyme,
s’est considérablement développée tant sur le plan commercial que sur celui de l’outil industrie
l.

Dès 1963, Gaston CAVAILON avait anticipé qu’une création nouvelle devrait s’imposer, d’autant plus difficile à réaliser qu’elle devait inclure les mêmes fonctions (empilage parfait; assise et dossier protégés sur toutes leurs rives) et être comparable en robustesse et en prix à la précédente.

Sous son impulsion l’étude est entreprise et aboutit le 16 décembre 1964 au dépôt du brevet N° 1.417.682

Ce brevet porte sur la conception d’une traverse très élaborée permettant un assemblage des éléments de la chaise selon une construction qui renouvelle complètement l’esthétique de la chaise notemment par la position des pieds arrières. Ceci en assurant la solidité et les fonctions requises par le cahier des charges.

L’assise et le dossier sont maintenus en place de façon invisible, sans vis ni rivets, par sertissage.

Le sertissage est une technique de raccordement qui consiste à déformer la matière grâce à une compression permettant l’assemblage de deux pièces.

 

Quelques dessins originaux de la main de Gaston CAVAILLON pour la préparation de la rédaction du brevet :

l'aspect (QUASI) définitif

mULLCA 510

Suite au brevet obtenu en 1964, la chaise porte la référence MULLCA 510 et présente dès lors son aspect quasi définitif. 

Une variante sera créée un peu plus tard, à des fins purement esthétiques, avec des pieds fuseaux en utilisant du tube d’acier conifié. Elle portera la Référence 512.

Ainsi qu’un modèle avec entretoise de liaison entre pieds avant et arrière répondant  à la demande de l’Education Nationale pour des conditions d’emploi particulièrement sévères.

Sur le plan de la construction de la chaise deux améliorations complémentaires d’importance pour la solidité sont encore apportées par Gaston CAVAILLON DE 1964 à 1968 :

  • Remplacement des bouchons et du profil en partie haute du dossier par un listel en une seule pièce. 
  • Emboutissage des pieds avant dans leur partie horizontale parallèle à l’assise afin que celle-ci repose sur le tube. Tout fléchissement devenant impossible.

 

Dans cette utilisation un listel peut être défini comme une baguette servant à faire l’encadrement de différents éléments.

Documents Bureau d’Etudes MULLCA

Sur un marché pourtant réputé peu sensible au « design », la chaise 510, par sa supériorité esthétique, connaît immédiatement un considérable succès commercial face aux autres modèles et particulièrement auprès de l’UGAP (Union des Groupements d’Achats Publics) organisme qui avait à l’époque le monopole de la fourniture aux établissements scolaires publics.

Ceci pose rapidement, compte tenu des besoins considérables, un problème de volume et de sécurité d’approvisionnement qui amène dans les années 72/73 l’UGAP à solliciter auprès de MULLCA un accord de licence afin que la chaise 510 puisse servir de base à une consultation que lancerait cet organisme auprès de tous les fabricants. Cet agrément permettant en outre à l’UGAP de peser sur les prix en faisant jouer la concurrence entre producteurs.

La convention est entérinée fin 1973 et à l’issue d’un appel d’offres lancé sous licence par l’UGAP la chaise 510 est fabriquée pour ce segment de marché par MULLCA et par deux autres fabricants fournisseurs de l’UGAP, les sociétés LAFA et SIMIRE.

L’accord conclu à cette période contribuera, par les larges possibilités d’achat et de distribution de l’UGAP, à la diffusion et au succès considérable de ce modèle ainsi qu’à son prestige.

En 1976 l’élaboration des Normes et certifications pour le mobilier d’éducation rendra nécessaire quelques très légères retouches dimensionnelles qui figeront la chaise dans ses dimensions actuelles.

Page d'accueil du site de l'institut technologique FCBA……. Incontournable 510 !

A la fin des années 70, le progrès des techniques : peintures époxy colorées – revêtements décoratifs en stratifié pour les assises et dossiers – associé à la flexibilité des équipements de production, permet, par l’apport d’une gamme de couleurs très diversifiées, de consolider la place de la chaise 510 dans tous les équipements collectifs en lui donnant même une destination nouvelle dans l’habitat.

Extrait de catalogue MULLCA 1980

510 noire sélectionnée en 1985 par Sir Terence Contran pour « Habitat »

Chaise 510, série limitée, commandée en 1988 par l’Union des Groupements d’Achats Publics Pour le Bicentenaire de la Révolution

La chaise 510 dans lES

MÉDIAS & pRESSE

Les médias ont souvent souligné son design élégant et épuré, mettant en lumière sa structure en métal robuste et son assise en bois, qui résistent à l’épreuve du temps. La chaise 510 a su traverser les époques sans perdre de son charme, ce qui en fait un choix prisé tant dans les intérieurs modernes que dans les espaces au style plus traditionnel.

La chaise 510, présente dans les médias pour le meilleur… et pour le moins bon ! 

Sur la photo Jack LANG, Ministre de la culture, met à l’honneur la chaise 510 (milieu des années 80)